EDITO: Notre oumma va mal.
La communauté musulmane en Côte d'Ivoire se porte mal depuis plus d'une décennie. Et chaque année qui passe, les choses ne cessent de se compliquer.
Ces deux dernières années ont particulièrement connu une crise profonde car nos autorités religieuses ont passé tout le temps à se quereller, à s'humilier à travers des conférences et autres formes de regroupement. L'occupation du fauteuil de leader, leur souci premier, a mis à nu leur lacune alors qu'on avait placé en eux un espoir inestimable. Exacerbés par la gestion vide et trop ennuyeuse du président du CNI, nous avons regardé à l'horizon et l'arrivée du Cheick Boikary Fofana qui s'annonçait déjà comme un vent fécondant pour nous, s'est vite transformée en moment de doute. Celui dont on vantait les mérites s'est quelque part laissé emporter par le jeu trouble de l'imam Idris Koudous qui a perdu la confiance de la jeunesse musulmane. Ainsi les déshérités, les enfants du medersa, les malades de la communauté, …. sont restés sans espoir car pour eux les choses ne changeront plus et seul Dieu pourra leur venir en aide. La jeunesse autrefois unie et soudée, avec une même voix et les mêmes objectifs, a fini par se laisser endormir par les idéologies bancales si bien qu'elle est à présent divisée. Les jeunes ne se battent plus pour l'islam mais plutôt pour des intérêts personnels et pour leur chef. Avec toutes ces querelles, comment arriverons-nous à résoudre nos problèmes alors que les défis à relever sont énormes ? Quelle image voulons-nous donner à l'islam en Côte d'Ivoire ? Voilà ce à quoi se résume l'état de santé de notre belle communauté.
Les conflits dans les mosquées qui viennent s'ajouter à ces handicaps rendent encore plus amère la vie de la communauté. Et plus malheureux encore, la réconciliation de nos deux chefs à la présidence par le bâton diabolique des politiciens vient fragiliser davantage l'harmonie au sein de la communauté musulmane. L'histoire retiendra pour toujours que nos deux guides religieux ont scellés une réconciliation à la présidence, loin des mosquées. Un acte indélébile dont nous ne sommes aucunement fiers. Nous devons revoir, corriger et soigner notre image si nous sommes réellement la meilleure des communautés.
Appel au salut
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